- 38% des moins de 2 ans ont déjà été en contact avec un terminal mobile
- Les cookies ne sont plus une technologie de tracking suffisamment fiable
- « L’innovation se fera sur les start-up »
Vendredi 8 novembre l’EBG organisait son premier sommet sur l’Innovation Digitale. Ouvert pour la première fois au public, l’événement réunissait 800 entrepreneurs et dirigeants de l’économie numérique. Pour ma part, j’ai eu la chance d’assister aux dernières conférences de l’après-midi dont voici un résumé.
38% des moins de 2 ans ont déjà été en contact avec un terminal mobile
Avec beaucoup de passion, Benoit Lelarge, responsable France de Millennial Média, principale plateforme de mobile advertising dans le monde, a dressé un panorama mondial sur les publicités mobiles. D’après lui, « il y a plus de devices mobiles dans le monde que d’humains ». Puis il nous a parlé des usages du mobile dans le monde en égrenant ces quelques chiffres : “83% des gens utilisent leur portable dans un magasin, 38% des moins de 2 ans ont déjà été en contact avec un terminal mobile, 604 milliards de transaction ont été effectuées dans le monde et 44% des revenus publicitaires en Asie se font dans le mobile”.
L’explosion des devices mobiles est sans appel et les raisons sont nombreuses. Une géolocalisation de plus en plus pointue, une multiplication de l’expérience utilisateur via les réseaux sociaux, une explosion des formats rich média offrant ainsi aux marques plus de possibilité pour interagir avec le consommateur, une explosion du contenu, etc. En conséquence, des outils de plus en plus puissants se mettent progressivement en place. C’est le cas de Sam4mobile. Plateforme d’adserving et de tracking des campagnes publicitaires sur mobile et tablette, l’outil permet de savoir ce que fait un mobinaute après avoir téléchargé l’application.
Par exemple, si l’utilisateur revient sur l’application, combien de temps il y passe, comment il est arrivé sur le site mobile, etc. Sam4mobile permet également de mesurer l’engagement avec la marque, de déterminer le coût d’acquisition de cette personne quelque soit le réseau pub ou le format. Comme le précise son fondateur, Christophe Collet, le tracking sur mobile est bien différent du tracking sur le web. Non seulement, la permission, la pertinence et le contexte revêtent une importance cruciale mais les données diffèrent de celles que l’on peut obtenir sur le web. Et c’est en fournissant des données fiables, innovantes et attractives que les marques, rassurées, communiqueront massivement sur ce support. Mieux dépensé voilà la clé de la réussite du mobile. D’ailleurs, pour Christophe Collet, 2015 sera l’année du mobile mais pas avant. Il faut familiariser le mobinaute avec la publicité, instaurer une relation de confiance entre le consommateur et la marque et garantir pour ces dernières de l’efficacité de ces devices.
Les cookies ne sont plus une technologie de tracking suffisamment fiable
Puis, la conférence a fait place aux objets connectés. Rodolphe Baronnet-Fruges, VP chez Sigfox opérateur de réseau cellulaire bas débit dédié au M2M (Machine 2 Machine) et à l’internet des objets est intervenu pour nous parler de ces objets connectés qui échangent et communiquent entre eux avec leurs propriétaires ou avec d’autres services. Il nous a expliqué qu’ « une simple information peut avoir une valeur énorme ». La société Sigfox construit le réseau qui va permettre la connexion avec l’objet. Ces technologies embarquées permettent d’être plus créatifs, plus disruptifs et les avis des clients contribuent ainsi à améliorer les modes de consommation. D’ailleurs, sur le site Sigfox on trouve un espace collaboratif très intéressant qui permet aux clients de proposer une idée et à un membre de concrétiser la vision.
Quant à Romain Gauthier, CEO de Tactads, société de ciblage cross-devices (smartphones, tablette, PC, objets connectés, etc.) de nouvelle génération, il est intervenu pour nous parler du tracking sans cookie. Selon lui, « le cookie n’est plus aujourd’hui une technologie de tracking suffisamment fiable pour générer des performances satisfaisantes ». En effet, sa durée de vie est de 7 jours sur le web et d’1 session sur les devices mobiles. Par ailleurs, certains navigateurs comme Safari n’autorisent pas le stockage de cookies tiers. Et puis le cookie est associé à un navigateur installé sur un terminal ce qui empêche le suivi d’un même visiteur unique sur plusieurs canaux. Pour finir, la toile regorge d’outils ou plugins qui bloquent les cookies promettant ainsi un meilleur respect de la vie privée. Tactads offre une solution de tracking multi-écrans du consommateur sans passer par les cookies traditionnels. Comment ? Le suivi est basé sur l’empreinte du navigateur et l’analyse des données de navigation. L’outil identifie par exemple côté serveur les sites fréquentés, l’heure à laquelle ils ont été consultés, le nombre de personnes à avoir consulté ces sites,…. Bien évidemment, plus il y a de données, plus le ciblage sera précis.
« L’innovation se fera sur les start-up »
Pour clore cette journée, l’EBG a donné la parole à deux annonceurs dans des secteurs d’activité qui utilisent les nouvelles technologies de façon totalement opposées. Le tourisme, domaine le plus digitalisé au monde et l’assurance en pleine mutation. Pour Yves Tyrode DG de voyages-sncf.com, le tourisme est le monde de « l’hyper » : hyper connecté, hyper socialisé et hyper exigent. Il précise que 9 voyages sur 10 sont préparés sur la toile, que les internautes s’inspirent des avis et des photos de voyage laissées sur le net pour choisir leur destination et que 13 sites sont visités en Europe versus 30 aux USA avant d’acheter son voyage.
Quant au secteur de l’assurance, Virginie Fauvel, ex BNP Paribas à l’origine de la banque 100% numérique Hello Bank !, aujourd’hui responsable des activités digitales et market management au sein du groupe Allianz, l’annonce « le métier de l’assurance est en pleine transformation ». Comme dans la plupart des domaines, le « driver » c’est le client qui de part ses habitudes de consommation oblige ce secteur à se transformer. Son niveau d’exigence est le même que pour celui des banques ou tout autre domaine d’activité. Virginie Fauvel précise que l’innovation passe par une meilleure structure au sein des entreprises, « l’innovation c’est l’ouverture sur l’organisation ».
Un hommage a été rendu à Jean-Michel Billaut, fondateur de l’Atelier BNP Paribas et figure emblématique du paysage Internet. Il a saisi l’occasion pour nous donner sa vision des tendances du digital. Pour lui, 4 domaines encore peu touchés par le digital sont en train d’être transformés : la santé, la justice, l’éducation et l’administration. Il nous a également parlé du bitcoin, monnaie virtuelle internationale ouvert à tous, qui pourrait, selon lui, être la monnaie de demain. Baidu, moteur de recherche chinois, l’accepte pourquoi pas les géants de l’e-commerce (Amazon, Ebay, etc.) ? Il a conclu en lançant un appel pour faire connaître les start-up françaises partout dans le monde car selon lui « l’innovation se fera sur les start-up »
Cette journée s’est terminée par la remise des prix des sociétés « les plus à même de bousculer les modèles économiques des marchés sur lesquelles elles opèrent ». Parmi ces lauréats, les sociétés Sigfox et Tactads ont été récompensées chacune dans leur catégorie : Technologies numériques pour le premier et Marketing Digital pour le second. Bravo !