Si comme moi, vous vous êtes expatrié au Canada, vous attraperez assez rapidement la fièvre de l’investissement et de l’entrepreneuriat. À cela, plusieurs raisons peuvent expliquer le phénomène : des salaires plus élevés en moyenne qu’en Europe donnent un pouvoir d’achat plus fort, et ce, malgré des prix à la consommation légèrement plus élevés. Cela donne plus de possibilités pour mettre de côté de l’argent (car contrairement aux idées reçues le français est économe comparativement à son collègue canadien) et investir dans ce qui nous intéresse.
Ajouter à cela, l’appel du travail en indépendant pour un peu plus de vacances (deux semaines seulement de prévues pour les salariés au Canada, avec souvent une semaine imposée à Noël) et de moindres possibilités d’épargne pour les expatriés (je ne peux pour le moment qu’économiser avec les intérêts élevés du compte épargne La Capitale, la plus grosse société d’assurance du Québec, appelé Crédit Suisse, et qui est plus ou moins l’équivalent du Livret A en France).
Bref, la tentation est grande de sortir un peu des sentiers battus et de tracer sa propre route. Et après avoir écumé les produits d’épargne classique (et finalement assez peu rentables) tels que les PEL, LDD, CELI et autres abréviations barbares, on se prend à penser qu’on sera le nouveau Warren Buffet avec le peu qui nous reste à investir. Rêve éveillé et risqué ? Pas tant que cela si l’on s’intéresse un peu au système du financement participatif.
En effet, après avoir été initié sur le marché de la production musicale, avec son site internet emblème « my major company », où l’internaute est devenu pour la première fois un « internaute-contributeur » en lui offrant la possibilité de « subventionner » un artiste auquel il croyait. Hormis l’aspect « mécénat », cela a permis à certaines personnes de s’enrichir réellement, même si cela fut plus l’exception que la règle. Cependant, le mouvement était lancé et une brèche s’est ouverte (un peu comme le microcrédit), et on a vu rapidement fleurir le financement participatif dans de multiples secteurs comme le prêt entre particuliers, la collecte de fonds mais aussi le financement collectif de meubles créatifs, dans la mode ou dans l’édition littéraire ou la BD, et même dans l’humanitaire ou dans l’associatif (Myfashionline, FABrique d’Artistes ou les éditions Sandawe).
Résultat, cela a permis de faire sortir de petites séries de produits qui ne seraient jamais sortis autrement, notamment dans la mode ou dans l’édition. Rien que pour cela, je trouve le contexte particulièrement intéressant par son côté créatif et collaboratif. Avec une sortie relative de l’industrialisation de masse pour un retour aux petites séries et à une sorte d’artisanat. C’est dans doute mon côté « conservateur » et « c’était mieux avant » qui parle, mais bon.
Mais avec le financement d’entreprises et de start-up, on passe à la vitesse supérieure au niveau des moyens et des possibilités.
Encore balbutiant, ce type de financement pourrait être une solution efficace pour faire face à la crise qui secoue actuellement les investissements en Europe.
A ce titre, voici d’ailleurs une infographie résumant parfaitement les enjeux du « crowdsourcing » :
La prochaine étape sera de vous présenter les différentes plateformes proposant ce service de financement participatif dans le monde et en Europe. Mais cela fera l’objet d’un autre article.