Smartphones, tablettes, m-commerce, applis... : le web mobile est en évolution constante et ne cesse de façonner de nouveaux comportements chez les utilisateurs. De fait, les pratiques et les modes de consommation de ces derniers ont changé et l’avènement imminent de la 4G ne risque pas d’inverser la tendance. Comment les professionnels du web – éditeurs, commerçants, pure players… – doivent-il aujourd’hui intégrer ces nouveaux usages dans leur stratégie ?
L’utilisation du mobile comme terminal de navigation sur le web a connu ces dernières années une croissance exponentielle. Le commerce mobile, notamment, est en plein essor : selon une étude publiée par le cabinet Forrester Research, le commerce mobile dans le monde devrait passer de plus de 4,5 milliards d’euros en 2011 à près de 24 milliards en 2017, soit d’environ 1% à 7% du volume total des ventes sur le web. Pourtant, nombre de professionnels semblent encore sous-estimer le potentiel commercial que représente le mobile et peinent à répondre aux attentes de plus en plus pointues des utilisateurs. Car le développement du web mobile a engendré une génération de consommateurs de plus en plus intransigeante, et impatiente.
Du rêve de l’utilisateur à la réalité de l’utilisation
Selon une étude sur les usages du web mobile, les exigences des utilisateurs en termes de performances ont considérablement augmenté et leur tolérance vis-à-vis des sites et des applications les plus lents a nettement diminué. Ils sont ainsi 71% à souhaiter qu’une page web s’affiche au moins aussi rapidement sur leur mobile que sur un ordinateur – contre 58% en 2009.
Les mobinautes exigent aujourd’hui des expériences web rapides quel que soit le terminal utilisé. En cause, les conditions d’utilisation du web sur mobile : souvent en déplacement, pour des requêtes précises (confirmation de réservation, comparateur de prix, etc.). Ce mode de consommation « dans l’urgence » a naturellement augmenté leurs exigences en termes de rapidité d’accès et de chargement. 3 mobinautes sur 4 attendent ainsi d’une page web qu’elle s’affiche en moins de 5 secondes sur leur mobile.
Des conséquences en termes de business et d’images de marque
Toujours d’après la même étude, 78% des mobinautes ne dépassent pas deux tentatives pour accéder à un site si la première a échoué. Ils sont même 46% à avouer ne pas retourner sur un site ou une appli dès lors qu’ils ont rencontré des difficultés pour y accéder depuis leur mobile. Et si la majorité ne recommandera pas ce site, que dire du tiers qui choisit alors d’aller sur un site concurrent…
Dès lors qu’on comprend que la vitesse de chargement est un paramètre sur lequel les clients mobiles ne veulent faire aucune concession – et qu’ils sont même prêts pour cela à voir sacrifier du contenu éditorial voire certaines fonctionnalités secondaires – on mesure l’importance d’optimiser les performances de son site ou de son appli mobile et la nécessité de ne surtout pas négliger cette frange de nouveaux consommateurs. Les professionnels du web doivent aujourd’hui prendre en compte la façon dont leurs clients utilisent leur mobile afin de ne passer à côté d’aucune opportunité d’interaction et de transformation.
4G : le remède miracle ?
Qu’à cela ne tienne, diront certains, l’arrivée de la 4G fera le travail pour nous !
Avec ses promesses de plusieurs centaines de mégabits de débit et un temps de latence de quelques millisecondes, l’avènement de la 4G est très attendu. Les tests lancés ces dernières semaines dans quelques grandes villes françaises – avant un déploiement dans les principales villes prévu courant 2013 – semblent d’ores et déjà convaincants : fluidité et confort de navigation, instantanéité de l’affichage, téléchargement de fichiers en quelques secondes… L’usage d’un smartphone ou d’une tablette prend une autre dimension, si l’on en croit les quelques testeurs privilégiés. Avec une telle qualité de navigation, on peut parier sans risque que l’usage du web mobile va encore considérablement se développer et confirmer son statut de canal incontournable à la fois de business et de communication. Et si vous souhaitez faire un speedtest réseau orange par exemple pour mesurer les performances du réseau mobile que vous utilisez c’est possible !
L’erreur consisterait cependant à croire que la 4G résoudra les problèmes des sites les moins performants. À meilleur débit, meilleures performances ? Ce sera vrai pour les sites et les appli qui ont déjà optimisé leurs performances et dont la rapidité d’affichage sur mobile est effective. Quant à ceux qui sont déjà lents aujourd’hui, ils le resteront… en comparaison aux autres !
De plus, les éditeurs de sites ne pourront plus reporter la faute sur un réseau défectueux ni sur des smartphones inadaptés. Certains constructeurs ont d’ailleurs déjà lancé des modèles de smartphones et de tablettes compatibles avec la 4G française. Les mauvais élèves du web mobile seront d’autant plus vite repérés par des utilisateurs hyper équipés tant en matériel qu’en débit…
Professionnels du web, vous n’avez plus d’excuses !
Ce qui était donc fort pénalisant jusqu’à aujourd’hui va devenir carrément intolérable dans les mois qui viennent avec l’arrivée de la 4G. Les professionnels du web n’auront pas d’autres choix que d’adapter leur site et/ou leur application au support mobile s’ils ne veulent pas être évincés de leur secteur d’activité. Et cela passe par la prise en compte des usages et des attentes de leurs clients, et par l’optimisation des performances de leur plateforme pour mobile. Proposer une expérience web rapide et fiable à leurs mobinautes permet aux professionnels de profiter au mieux des nouvelles opportunités apportées par le web mobile.
Certains l’ont bien compris et ont d’ores et déjà intégré le mobile à leur stratégie : en offrant les fonctionnalités les plus utiles et en fournissant des performances supérieures à leurs mobinautes, ils se placent parmi les leaders de leurs secteurs. Pour ne citer qu’eux :
- de 2 milliards de dollars en 2010, le chiffre d’affaires mondial d’eBay a réalisé un chiffre d’affaires sur mobile de près de 2 milliards de dollars – plus d’1,5 milliard d’euros ; est passé à 5 milliards en 2011, et devrait doubler en 2012 (selon les chiffres de la société elle-même).
- la même année, les hôtels Marriott, parmi les pionniers du m-commerce selon Internet Retailer, doublent chaque année ont augmenté leur revenu moyen sur mobile de 100% par rapport à depuis 20094 ans. En 2011, le CA sur ce canal de vente avoisine ainsi les 150 millions de dollars., avec 6 millions de dollars de recettes par mois – près de 4,6 millions d’euros
Et les exemples ne manquent pas. D’autant qu’avec la multiplication des supports mobiles de grande taille (tablettes), la demande de boutiques m-commerce dédiées ne devraient faire qu’augmenter ces prochaines années.