De nombreux dirigeants de startups envisagent de lancer leurs services ou produits sur de nouveaux marchés à l’étranger. Certes, s’implanter aux USA ou en Chine fait rêver, mais à quel moment une startup peut-elle réellement l’envisager ? Pour 99designs, première place de marché au monde pour le design graphique, c’est dès la validation de son business model sur son marché local en Australie qu’il est devenu potentiellement intéressant de prospecter de nouveaux marchés. Siham Belouadheh, Responsable France chez 99designs, a accompagné le lancement France depuis la maison mère à San Francisco, puis depuis Paris. Elle partage aujourd’hui quelques conseils pour guider les entrepreneurs français à s’établir au-delà de nos frontières.
Quelques conseils pour réussir son internationalisation
En France, avoir une vision internationale est réellement devenu un choix stratégique car d’autres marchés – plus intéressants démographiquement et économiquement – peuvent aider à consolider le développement d’une startup. Exporter son projet nécessite des moyens et doit se préparer minutieusement, sans oublier que cela demande de la patience. Avant toute chose, l’entrepreneur doit se poser les bonnes questions et ne surtout pas se lancer tête baissée dans une aventure qui pourrait s’avérer fatale pour son entreprise. Construire des bases solides sur son marché local est primordial car elles permettront de tester un nouveau marché, générer des clients et des ventes sans problème (majeur). Dès lors, un budget et des objectifs réalisables doivent être définis.
- Savoir détecter le bon marché
Pour préparer au mieux son internationalisation, il est très important d’étudier et d’analyser les différents pays sur lesquels il est possible de s’implanter. Originaire de Melbourne, il était évident en 2010 pour 99designs de commencer par conquérir le marché américain. En plus de partager une langue commune, d’autres facteurs décisifs ont validés ce marché : le taux de pénétration Internet, les méthodes de paiement en ligne, le pouvoir d’achat potentiel mais aussi la présence importante de clients. D’autres facteurs sont à prendre en considération comme la taille du marché, la croissance économique, les habitudes des consommateurs, leurs revenus, leurs pratiques en ligne et les concurrents locaux. Conseil de pro : Etablir un partenariat avec une PME ou startup locale peut vous aider à vous lancer et à établir votre notoriété sur un marché. Commencez par réseauter sur votre marché cible pour rencontrer les acteurs locaux et partager leur retour d’expérience.
- S’exporter avec un minimum de moyens
Pour s’exporter, il est facile de commencer avec très peu de moyens en traduisant son site vitrine/e-commerce ainsi que les supports de communication, en gérant à distance le support client par téléphone, chat et email. « Localiser » son site est bien plus important que d’avoir un bureau physique alors il vaut mieux engager un traducteur hors-pair ayant des notions en SEO. La langue, la devise, les moyens de paiement et le pricing doivent être adaptés à chaque pays.Conseil de pro : Utilisez des moyens de communication gratuits ou à des prix très abordables pour connecter vos équipes à travers le monde depuis votre siège en France. Des outils comme Dropbox, Google Drive, ou Basecamp vous aideront à mobiliser vos équipes en temps réel.
- S’investir à long terme avec un Country Manager
L’internationalisation est un investissement durable qui nécessite une grande habileté organisationnelle et une facilité d’adaptation car elle pousse à la réflexion sur les process de travail. Il est préférable d’envisager de recruter un Country Manager expérimenté. Il ou elle aura une meilleure vue d’ensemble, une détermination et un savoir-faire pour faire de votre expansion un réel succès. Les compétences du Country Manager sont si multiples que Patrick Llewellyn, CEO de 99designs, considère ses managers à l’étranger comme des « mini startups ». Marketing et communication, relations publiques, partenariats, traduction, service client… sont autant de responsabilités que doit prendre en charge le Country Manager. Il permettra ainsi à la startup de se construire, petit à petit, une crédibilité certaine au sein de son nouveau pays d’adoption.Conseil de pro : Si vous levez des fonds, profitez-en pour évaluer le rachat d’un concurrent potentiel qui vous permettra de vous lancer sur le marché cible. Suite à une première levée de fonds de 35 millions de dollars auprès d’Accel Partners, 99designs racheta en 2012 la marketplace européenne 12designer – à l’époque première place de marché européenne – ce qui permit d’établir notre siège en Allemagne et de localiser nos services en France, Allemagne, Espagne, Italie, et Pays-Bas en moins d’un an.
À propos de 99designs
99designs est la première place de marché au monde pour la création graphique. Sa mission est de connecter des entreprises, PME et startups à la recherche de design graphique à plus de 250 000 graphistes localisés dans 192 pays. Les entreprises peuvent externaliser leurs besoins en design graphique de manière efficace et abordable soit via des concours, soit en collaborant avec un graphiste en direct ou en achetant un logo en prêt à l’emploi. Depuis le lancement de la plateforme en 2008, 244 000 concours se sont déroulés sur la plateforme. Près de 44 millions d’euros ont été reversés aux designers. La société a été fondée par les serials entrepreneurs Mark Harbottle et Matt Mickiewicz (SitePoint, Flippa), et a récemment obtenu une levée de fonds par Accel Partners et les investisseurs en capital-risque Michael Dearing (eBay, Harrison Metal), Dave Goldberg (Survey Monkey), Stewart Butterfield (Flickr, Tiny Speck) et Anthony Casalena (Squarespace). Pour plus de renseignements sur 99designs, visitez www.99designs.fr.
Ayant un diplôme de Master en marketing international (et un peu d’ecpérience), je valide ce qui a été souligné 🙂 Par contre je pense que trop peu de startups sont conscients de l’investissement réel que nécessite une internationalisation.
1) Une étude de marché(s) et le chois sur le cluster établi est un investissement de taille si l’on externalise la tâche, mais constitue une base solide pour minimiser les risques d’échec.
2) Attention, certes le web permet d’envisager de nouveaux marchés plus facilement, mais il ne suffit pas de traduire son site pour internationaliser une activité! Je me suis trouvé confronté à cette pensée déjà, et c’est une erreur fondamentale. Assurer une communication, une présence et une activité marketing et acquérir de nouveaux clients sur un nouveau marché n’est pas chose facile et requiert entre 6 et 18 mois… Beaucoup d’entrepreneurs trouvent leur produit tellement génial, qu’ils pensent qu’il suffit de traduire le site et cela marchera par miracle. Si c’était aussi simple, on aurait pas besoin de marketeurs…
3) Dans la logique de ce que je viens de souligner, j’aimerais ajouter: engager un Country Manager oui, mais encore plus: engager le bon country manager. Surtout lorsqu’il s’agit de B2B! Il ne suffit pas de parler la langue du pays cible… Mais je ne vais pas trop m’étaler, je pense que j’ai déjà trop écrit ^^
merci pour ton retour, n’hésite pas a nous faire partager ton expérience 😉