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#Lofty la #startup pour faire de la place dans son appartement

Lofty permet aux Parisiens de faire de la place dans leur appartement sans bouger de chez eux. Il suffit de stocker chez Lofty tout ce qui n’est pas utilisé régulièrement ou ce que l’on veut garder pour plus tard. Tout est piloté par le web ou les apps mobiles : demande de boites, enlèvement au domicile, gardiennage, retour de boites stockées dans la journée (ou du vélo, des skis, de la poussette et même des meubles).

  • Pouvez-vous vous présenter, votre équipe et présenter Lofty ?

Je suis Cédric Naintré, co-fondateur de Lofty. Mon associée Laurence de Lavallade était directrice e-commerce chez Celio, directrice marketing Ooshop et a conçu l’expérience client Carrefour Drive. Nous sommes aidés par 2 autres co-fondateurs experts en logistique et IT: Augustin Luneau et Sébastien Gignoux respectivement.

  • Comment vous est venue cette idée ? Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer ?

J’étais à la recherche d’une solution pour ranger mes affaires en dehors de mon domicile. Ma cave était trop humide pour stocker quoi que ce soit de valeur. Je ne voulais pas de self-stockage car je trouvais cela peu pratique (je n’ai pas de voiture), chronophage et cher. J’ai cherché sur Google et n’ai rien trouvé qui me plaise. En élargissant ma recherche en anglais j’ai trouvé exactement ce que je voulais….à Los Angeles ! J’ai trouvé ce service génial. Ma fibre entrepreneuriale a pris le dessus et j’ai commencé a faire une étude de marché sur Paris, puis Londres et Amsterdam afin de comprendre les besoins profonds de clients. Nous avons identifié 62 besoins autour du manque d’espace de rangement en appartement et nous nous sommes attachés à construire une solution autour de 4 familles de besoins. L’étude quantitative a été probante : 90% des Parisiens manquent d’espace de rangement et parmi ceux-ci 58% ne veulent pas entendre parler de self-stockage jugé peu pratique et un cauchemar pour les femmes. Le marché potentiel est de l’ordre du milliard d’euros en Europe, à peu près similaire au self-stockage.

  • Quel est votre business model ?

Notre modèle est basé sur un abonnement mensuel sans engagement. 19€/mois avec 2 boites Lofty ou objets inclus (skis/cartons/valises). La boite ou l’objet additionnel est à 4,90 € par mois.

  • Quelles sont vos cibles clients ?

Initialement prévu plutôt CSP+ et plutôt famille, nous constatons une gamme d’utilisateurs bien plus large que prévue ! En fait, le prix est assez abordable et nous nous adressons à toutes celles et ceux qui veulent mieux vivre dans leur appartement. L’appartement est fait pour vivre, pas pour stocker ! Quand on pense au coût de location ou d’achat du mètre carré parisien, il devient évident que Lofty est moins cher. Stocker des affaires d’hiver en été ou vice-versa n’a aucun sens. On peut en profiter pour supprimer une armoire, récupérer des placards bourrés à craquer ou améliorer une pièce. Cette amélioration du quotidien est accessible à tous. 

  • Pouvez-vous nous donner quelques chiffres  (Statistiques, nombre de ventes, progression…) sur Lofty ?

Nous ne communiquons pas sur nos chiffres mais nous sommes très fiers de l’évaluation donnée par nos clients. 100% de nos clients sont extrêmement satisfaits du service ! C’est cela qui nous démontre que nous avons su apporter une vraie réponse à un besoin latent : mieux organiser son appartement pour en profiter pleinement. Nous constatons aussi une bonne utilisation du programme de parrainage qui est intégré dans nos apps (avec invitations Facebook et Twitter).

  • Pouvez vous nous raconter une journée type chez Lofty ?

Débat autour du choix des capsules de café Richard : es-tu plutôt “sauvage et parfumé” (Ethiopie) ou “racé et exotique” (Sumatra) ! Une fois le rituel consommé, c’est bien sûr la connaissance de nos nouveaux clients qui nous absorbe : quelle a été leur expérience avec Lofty ? qui sont-ils ? comment nous ont-ils connus ? acceptent-ils une interview video ou au moins au café en bas de chez eux ? Nous sommes une toute petite équipe mais nous bossons à distance via Asana et Upwork avec des équipes freelance à Londres et Stockholm pour le marketing et en Ukraine pour le dev mobile. La question clé est : comment faire connaitre un service fondamentalement nouveau ? C’est différent tous les jours et c’est passionnant.

  • Sur quelle plateforme a été conçue Lofty ?

Nous avons fait le choix de ne rien réinventer c’est à dire de ne pas nous jeter sur du code. Pour notre backend qui pilote le coeur de notre métier de marketeur, logisticien et entrepositaire, nous avons choisi la technologie aPaaS et la plateforme aPaaS française Simplicité Software. Nous connectons des briques logicielles existantes à travers notre modèle de données et mettons en place des process métiers ad-hoc. C’est rapide, moins couteux et plus flexible. Génial. En passant, je recommande à toute startup de s’inscrire a Facebook Startup Program et aussi IBM Global Entrepreneur Program for Cloud Startups. C’est trop cool. Notre hosting est gratuit chez Softlayer avec 24.000 $ de crédit. Merci IBM !

  • Quels sont vos concurrents et en quoi vous différenciez vous ?

Nos clients répondent à la question “que faire de mes vêtements saisonniers, de mes documents, de ma poussette, de mes skis”. Ils peuvent jeter, donner, garder dans une cave si elle est sèche ou en maison de vacances. Le self-stockage ou le co-stockage répondent plutôt à des besoins spécifiques de déménagement. Notre grande concurrence est en fait le statu-quo. Que faire ? Rien, car c’est compliqué ou trop cher ou cela demande du temps. Les autres acteurs de notre catégorie de service ne sont pas des concurrents mais des alliés précieux dans la quête de créer une nouvelle catégorie de service. Plus ils lèvent de l’argent et plus nous sommes contents, car il faut une communication de plusieurs acteurs pour créer un marché. Aux US, Makespace et Clutter ont levé plus de 25 millions de dollars chacun, mais ils n’ont pas de plan de venir en Europe. En Angleterre, Lovespace et Spaceways ont été les pionniers du marché et ce sont de belles réussites que nous admirons. En France, aucun acteur n’a encore les moyens de communiquer substantiellement, cela viendra.
Le top de notre différentiation avec les autres solutions liées au rangement, c’est que l’on ne doit plus bouger de chez soi pour ranger en dehors de son appartement et que l’on peut tout piloter via web ou smartphone. C’est aussi – paradoxalement – moins cher.
Avec les autres acteurs de notre catégorie de service, nous nous différencions par nos apps iOS et Android qui permettent de prendre en photo chaque affaire rangé et de cataloguer les affaires avec les boites ou objets. La livraison ou le retour des affaires en quelques heures est aussi un point de différentiation notable. Nous avons une offre (Magique) qui inclut un retour par mois.

  • Quelle est votre stratégie de marketing/communication ?

Il est très cher de créer de la notoriété online. L’axe majeur est la mise en place de partenariats marketing/distribution. Par exemple, notre partenariat avec seloger.com nous amène un trafic de qualité. Pour eux, c’est une aide à la décision pour leurs clients : ce logement est trop petit ou manque d’espace de rangement, mais avec Lofty on peut trouver une solution plus intelligente que l’immobilisation de précieux mètres carrés en zone de stockage. On peut dépasser la fixation sur le mètre carré et ne pas rater l’appartement de ses rêves.

  • Comment intégrez-vous les réseaux sociaux dans votre stratégie, quels rôles jouent-ils ? 

Les réseaux sociaux sont déterminants pour créer une valeur de marque par le ton de communication, les idées, la création de buzz et bien sûr le dialogue. S’il existe un ADN de marque, les réseaux sociaux en sont les bases nucléiques : la colle ! Ce n’est pas un grand canal pour recruter des clients directement. Nous le considérons comme un socle de constitution de marque.

  • Quels sont vos besoins actuellement (recrutement, communication, financier, …) ?

Nous sommes partisans des coûts fixes maitrisés et donc d’une petite équipe travaillant avec des freelances. Nous recherchons des partenariats, même en distribution physique car les boites Lofty sont pliables et peuvent se vendre online et en retail physique, avec stockage inclus. Nous avons levé 300.000 € en 2015 et cherchons désormais dans les 500.000 €. C’est un petit montant. Nous parlons avec des Business Angels et des fonds d’amorçage type “family office”.

  • Selon vous, quelles sont les clés du succès ?

1. Une intime connaissance des besoins du client et de ce qu’il peut valoriser dans une offre. C’est fondamental. Rien ne sert de se lancer si on n’a pas parlé avec un grand nombre d’utilisateurs potentiels et validé ou invalidé les intuitions et premières impressions par des études professionnelles (quali/quanti/positionnement).
2. L’expérience des clés du modèle d’affaire. C’est là qu’intervient la mise en place graduelle d’une équipe de premier plan.
3. Il faut rester humble dans ses objectifs de la première année car il faut aller chercher les premiers clients un par un et savoir sadapter continuellement. La maitrise des coûts est essentielle.
4. Il faut enfin savoir s’entourer d’investisseurs qui ont une intime connaissance de votre business model (abonnement service B2C dans notre cas).

  • Quels sont vos objectifs pour cette année ? Et pour dans 3 ans ? 

Nous savons déjà que nous pouvons piloter finement l’ensemble du cycle de service et que nous avons des clients extrêmement satisfaits. C’est bien mais insuffisant. Cette première année d’existence est déterminante : peut-on recruter des centaines de clients à un coût maitrisé ? Dès que nous aurons répondu à cette question, nous lancerons le service à Londres. L’ambition internationale est dans notre ADN.
Dans 3 ans, nous espérons être dans 8 grandes villes européennes.

  • Une petite phrase “historique” pour la fin ?

Ce n’est pas de nous, mais de Laura du Web (Télématin, France 2) : “Lofty, le service dont tout le monde rêve !” Et bien oui, Lofty c’est un outil dans l’air du temps les Parisiens qui valorisent le double luxe de l’espace et du temps. Nous en sommes fiers et nous savons que les Parisiens qui l’essayent ne reviennent pas en arrière 🙂

Cédric Naintré a été co-fondateur de 2 autres startups B2C. Netline, un ISP lancé au Chili dans les années 90, acquis par un groupe US, et Glowria, acteur de la VOD dans les années 2000, acquis par Video Futur. Cédric a vécu et travaillé dans 9 pays, parle 4 langues et est diplômé d’HEC (Executive MBA).