Le nombre de structures permettant aujourd’hui aux entrepreneurs d’être accueillis et guider dans la création de leur entreprise, va en grandissant et pas uniquement sur Paris. On trouve quatre grands types d’organisations qui vont offrir aux porteurs de projet un espace, physique ou non, de conseil et de formation pour lancer leur entreprise. Tour d’horizon des différentes options.
Première possibilité pour un entrepreneur en devenir, passer par une couveuse et être soutenu dans ses tout premiers pas de chef d’entreprise. L’union des couveuses d’entreprises définit les couveuses comme “des structures d’accompagnement pour les entrepreneurs : les couveuses leur permettent de tester leur activité en grandeur réelle, de se confronter au marché et de vérifier ainsi la viabilité de leur projet. Ils bénéficient dans le même temps d’un accompagnement individuel et collectif sur la gestion, aspect commercial, marketing… et décident à l’issue de ce test de créer ou non leur entreprise. Les couveuses d’entreprises interviennent donc avant la création.”
Les futurs chefs d’entreprises sont liés à la couveuse par la signature d’un CAPE (Contrat d’Appui Projet d’Entreprise, instauré par la loi pour l’initiative économique parue au Journal Officiel du 5 août 2003). Le CAPE est un contrat écrit, valable pour une durée maximum de 12 mois, renouvelable 2 fois, par lequel une société ou une association va s’engager à fournir une assistance, en prêtant leur numéro de SIRET, et une aide personnalisée pendant la phase préparatoire et éventuellement le début de l’activité du porteur de projet.
Pour prétendre à une place dans une couveuse, le futur chef d’entreprise ne peut être salarié et doit pouvoir présenter un Business Plan complet à un comité d’admission qui le jugera sur des critères qualitatifs et quantitatifs.
L’entrée dans une couveuse est gratuite, les conditions financières vont ensuite dépendre des couveuses. La participation financière demandée aux entrepreneurs pendant leur période de test varie selon les couveuses mais prend souvent la forme d’un prélèvement sur le Chiffre d’Affaire réalisé, entre 5 et 10 %. A leur sortie, le solde de leur activité leur est versé après déduction des charges sociales et patronale, et ceux conformément aux dispositions du code de commerce qui réglementent le CAPE.
Deuxième option, l’intégration d’une pépinière. Concept assez proche de celui de la couveuse, la pépinière va offrir une structure de soutien et d’accueil aux créateurs d’entreprise. Il existe deux types de pépinières, celles généralistes qui accueillent toutes nouvelles entreprises et celles spécialisées dans un domaine (TIC, biomédicale, etc).
Dans les locaux d’une pépinière vont se retrouver des entreprises en phase de développement, mais déjà lancées ; pour obtenir une place dans une pépinière les entreprises doivent avoir moins de 4 ans. Les pépinières ont vocation à sortir de leur isolement les jeunes entrepreneurs pour leur offrir, sur une durée de 2 ans maximum, un soutien technique et financier dans une logique d’accompagnement. La pépinière fonctionne sur le principe de la mutualisation des services (Internet, accueil, etc) et beaucoup organisent, avec leurs partenaires, des évènements pour que les entrepreneurs hébergés puissent apprendre et échanger.
Tout comme pour entrer dans une couveuse, les potentiels membres d’une pépinières doivent défendre leur projet devant un comité d’agrément. Soutenu par le ministère de l’Economie des Finances et de l’Industrie, le réseau de pépinières d’entreprises et leurs partenaires, ont développé en 1998 avec AFNOR Certification la marque NF Service « Activités des pépinières d’entreprises » garantissant ainsi aux porteurs de projets le sérieux, la fiabilité et la qualité des prestations qu’elles proposent.
Une autre option peut être d’intégrer un incubateur d’entreprises. En intégrant un incubateur, l’entrepreneur va intégrer une structure d’accompagnement qui peut le suivre de la création au démarrage de son entreprise.
Un incubateur peut proposer un ensemble de services allant de l’hébergement aux conseils juridiques et financiers en passant par l’analyse du business plan et l’aide à la recherche de financements, point crucial du lancement d’une startup.
Les incubateurs, dans lesquels les entreprises vont se développer durant un à deux ans généralement, se distinguent de part les services proposés mais surtout de part leur vocation. Il existe ainsi plusieurs types d’incubateurs; ceux mis en place par les grandes écoles pour les projets étudiants, les jeunes diplômés ou même les anciens élèves, les «incubateurs d’entreprises innovantes liés à la recherche publique», qui sont créés par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche et qui concentrent leurs activités sur les projets de création de Jeunes Entreprises Innovantes. On trouve également des incubateurs privés qui en échange d’un accompagnement prennent une part du capital des sociétés qu’ils accompagnent et enfin des incubateurs spécifiques, comme par exemple ceux du 104 ou de la Gapité Lyrique dédiés à la création artistique. Dans tous les cas un incubateur a un forte ancrage régional, on pense en particulier au projet de grand incubateur numérique pensé par la Fleur Pellerin ministre de l’Economie numérique, pour la Halle Freyssinet dans le 13e à Paris.
Les fondateurs de Budgea nous parlaient de leur expérience d’entrepreneur et de leur passage dans l’incubateur de Centrale Paris dans un précédent article PressMyWeb à retrouver ici.
Dernière option, celle d’intégrer le programme d’un Accélérateur. Il va alors s’agir d’entrer dans un programme plus ou moins court (de quelques semaines à quelques mois) durant lesquels les jeunes entrepreneurs suivront des formations leur permettant de se poser les bonnes questions quand à la prochaine étape de leur développement, de clarifier leur business plan etc. Les jeunes entrepreneurs seront mentorés par d’autres entrepreneurs d’expérience qui pourront les coacher sur l’évolution de leur société ou sur les meilleurs moyens de lever des fonds. Entrer dans un accélérateur va permettre à un porteur de projet de développer son réseau et son entreprise! On trouve par exemple Spark l’accélérateur de Microsoft, Paris Factory celui mis en place par l’ESCP Europe ou Le Camping développé par l’association Silicon Sentier.
Quelque soit l’option choisie, il est important avant de se lancer de rencontrer les différents animateurs de ces lieux. Il va être question de choisir entre des structures généralistes ou spécialisées, entre des établissements privés – qui peuvent peut être bénéficier d’un plus grand réseau business – ou public notamment par le biais d’association à but non lucratif.