Après la LegalTech, l’Edtech serait-elle le nouveau secteur à la mode pour les start-ups ? À en croire les mutations qui ont lieu actuellement dans l’éducation, il semblerait que la réponse soit oui. Nouvelles méthodes de travail, Moocs, digitalisation des démarches, les entrepreneurs français du numérique sont nombreux à vouloir participer à cette révolution, professeurs et élèves sont aux premières loges.
Un secteur difficile à pénétrer
Depuis quelques mois, on voit fleurir de jeunes entreprises qui choisissent d’orienter leur concept vers l’éducation. De nombreuses start-ups se sont lancées dans l’Edtech, sorte d’éducation 3.0, pas effrayées par un secteur réputé difficile à dépoussiérer. Soutenues dans leur démarche, elles proposent leurs idées pour innover dans un système rigide. Il faut dire que le marché du K12 (comme il est surnommé en référence aux années scolaires qui s’étalent du Kindergarden au 12th grade chez nos voisins) est plutôt verrouillé. Le pouvoir est centralisé, et les écoles seules ne peuvent se permettre de lancer de nouvelles initiatives ou d’investir dans du matériel high-tech. Dès lors, comment faire pour bouleverser un domaine qui a besoin de l’être s’il veut continuer à être à la hauteur de ce qui se fait déjà dans d’autres pays ?
Il est possible de s’inspirer du modèle américain, qui possède l’écosystème Edtech le plus mature au monde. Il faut dire que les choses sont facilitées, puisque chaque district est libre de fixer le budget dédié à l’Edtech comme il l’entend. Investisseurs, accélérateurs et incubateurs existent là-bas spécialement pour les Edtech, ce qui permet l’émergence de nouveaux concepts facilement. On estime que 1,85 milliard de dollars ont été levés en 2015 pour l’enseignement, un record. Des applications-stars existent, à l’image de ClassDojo, qui propose un suivi de l’engagement et de la participation de chaque élève, ainsi qu’une plateforme permettant aux parents et aux enseignants de communiquer entre eux.
Mais plein de promesses
En France les choses n’en sont pas au même point, mais elles s’accélèrent ! L’État cherche à encourager les avancées dans ce domaine. Pour perpétuer le déploiement d’une communauté tournée vers les Edtech, il existe déjà un certain nombre d’initiatives, à l’image du CRI (Centre de recherche interdisciplinaire) et plus exactement de son Master Edtech qui se fait en partenariat avec Paris V et Paris VII, mais aussi le Lab de l’éducation qui organise des Hackathons, le start-up Weekend Education lancé en 2016 à Lyon, ou encore la conférence annuelle des innovateurs du secteur, alias la French Touch de l’Éducation.
Tous ces acteurs contribuent à l’essor d’une nouvelle façon d’apprendre et l’engouement des entrepreneurs montre qu’il ya de nombreuses choses à faire.
En plus des Moocs, qui se démocratisent de plus en plus, des cours à distance, de l’intelligence artificielle mise au service de la pédagogie, de l’adaptative learning et des students analytics, l’éducation de demain bénéficie de l’apparition régulière de nouvelles idées.
Selon Deloitte, 95 % des entreprises de l’Edtech ont un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros et 50 % des levées de fonds dans l’Edtech sont inférieures à 300 000 euros. Dans son Observatoire de l’Edtech, une filière d’entreprises innovantes dédiées au secteur de l’éducation et de la formation on apprend que déjà 242 structures (des start-ups en très grande majorité, mais aussi des PME historiques et des associations) ont rejoint le mouvement ! Il est donc clair que les choses sont en train de bouger !