- Profil et identité numérique
- Création de contenu
- Interactions, intelligence collective et source de connaissances
Après avoir développer le Développement des réseaux sociaux numériques je vais développer aujourd’hui les “Spécificités et enjeux des réseaux sociaux”
Profil et identité numérique
Au sein de es communautés en ligne les individus établissent leur propre profil, qui s’apparente alors à une véritable carte d’identité numérique. Par la suite, les internautes ont la possibilité de créer et de diffuser divers contenus en ligne, tout en étant en interaction avec les autres membres de leur communauté virtuelle.
Ce phénomène, qui répond au concept d’ « individualisme collectif » est d’ailleurs, selon la plupart des analystes, au cœur du fonctionnement de notre société actuelle. En effet, la dimension individuelle, qui se réfère à l’ensemble des informations personnelles que l’internaute met en ligne afin de se créer son identité numérique, est alliée à une dimension collective, puisque de cette identité numérique est amenée à être ensuite publiée et partagée au sein d’une communauté regroupant plusieurs individus.
Selon Danah Boyd, experte en social media, la principale spécificité des réseaux sociaux réside dans la création de profils visibles au sein du web communautaire, qui possèdent chacun leur propre liste « d’amis », également inscrits sur ces réseaux. Ainsi, l’auteur, comme nous avons ou le préciser précédemment, précise que « un site de réseautage social est une catégorie de site web avec des profils d’utilisateurs, des commentaires publics semi pertinents sur chaque profil, et un réseau social public navigable affiché en lien direct avec chaque profil individuel».
Ces profils recensent un certain nombre de données personnelles, que les utilisateurs ont fourni lors de leur inscription, tels que leur âge, leurs centres d’intérêts ou leurs photographies. D’ailleurs, la diffusion des données personnelles et l’exploitation de ces informations, tant par les professionnels que par les internautes, est un sujet polémique qui fait l’objet de nombreux débats actuellement.
Création de contenu
L’un des principes fondamentaux des réseaux sociaux, qui réside dans l’essence même du concept du web 2.0, est la création de contenu par les utilisateurs. Les réseaux sociaux constituent des plateformes interactives qui fonctionnent sur le concept de « user generated content », c’est-à-dire que les internautes, en tant que « créateurs de contenu », occupent une position centrale au sein de ces plateformes. De ce fait, cette notion repose sur une contribution active des utilisateurs, mais aussi sur l’existence des plateformes de partage, qui rendent alors possible les interactions entre les individus, et des échanges de contenus ainsi créés.
Par conséquent, au sein de leur profil en tant que membres de réseaux sociaux, les individus ont la possibilité de créer, de publier et d’échanger du contenu avec leur liste de contacts.
Interactions, intelligence collective et source de connaissances
Georges Siemens (2006) a ainsi pu analyser les nouveaux modes de diffusion de la connaissance, conséquents au développement de « l’ère digitale ». L’auteur expose une théorie d’apprentissage des connaissances qui repose sur les bases du connectivisme.
Ainsi, avec le développement des technologies numériques, de nouveaux modèles d’acquisition de connaissances sont apparus, notamment grâce aux possibilités de connexions virtuelles dont bénéficient désormais les individus grâce à l’avènement de l’ère du numérique. C’est ainsi que pour le directeur associé du Learning Technologies Centre de l’université du Manitoba, le développement des connaissances se fait essentiellement par les partages et les conversations en ligne entre les différentes entités sociales, c’est-à-dire entre les individus ou les entreprises.
Dès lors, les contenus diffusés par les individus au sein de ces réseaux sociaux bénéficient d’une certaine crédibilité aux yeux des consommateurs. D’ailleurs, cette dernière est à ce jour de plus en plus remise en cause par ces consommateurs, qui paraissent lassés des discours de marques diffusés via les moyens publicitaires intrusifs. Les réseaux sociaux constituent donc d’un nouvel espace de communication, caractérisé par la présence d’une multitude de créateurs de contenu, mais surtout par la facilité de communication entre ces acteurs, qui peuvent alors être de réels vecteurs de connaissances.
Pour Siemens, chaque individu possède des connaissances, qui augmentent de façon exponentielle grâce aux processus d’interactions effectifs au sein des plateformes sociales, entre les individus. En effet, ces différents échanges entre utilisateurs facilitent et accélèrent la transmission des diverses informations ou connaissances. L’auteur parle alors de « la société de la connaissance ».
De plus, Albert Laszlo Barabasi affirme que les multiples connexions établies entre les individus au sein des réseaux favorisent la circulation des flux d’informations, et par conséquent des connaissances, d’où l’émergence d’une « intelligence collective ».
D’ailleurs, l’auteur met en avant le fait que le phénomène d’intelligence collective résulte des connaissances diffusées au sein d’un réseau social: « le capital de connaissances d’une organisation est investi dans les réseaux invisibles qui relient les personnes entre elles ».
D’après Henry Jenkins, directeur du programme Comparative Media Studies du MIT, le phénomène des réseaux sociaux représente une véritable révolution culturelle qui repose, en grande partie, sur la volonté des individus de participer à la production de contenu sur les plateformes du web. Par conséquent, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’intégrer cette nouvelle donne, et donc inclure l’individu dans sa stratégie.
D’ailleurs, l’auteur affirme que ce processus « d’intelligence collective » est désormais au cœur des enjeux du marché de consommation des biens et services. De plus, Henry Jenkins (2006) évoque la notion de « paradigme de la convergence émergente », soit des repères virtuels où les individus, les entreprises et les médias interagissent de façon libre et complexe dans leurs interactions et leur processus de décision.D’ailleurs, l’auteur Chaibi (2007), précise que les communautés virtuelles sont l’endroit où « le « moi » et le « nous » fonctionnent ensemble. Le «moi» est initiateur, contributeur et créateur. Le « nous » est régulateur, sélectionneur et diffuseur ».
Ainsi, les échanges entre les internautes, supportés par l’interactivité des plateformes communautaires spécifiques aux réseaux sociaux, encouragent le partage mais aussi la fusion des connaissances et des savoirs entres les individus membres de ces réseaux. De plus, Karen Stephenson (2004) souligne que « l’expérience a longtemps été la meilleure source de connaissance ».
Après avoir développé le processus d’émergence des réseaux sociaux et leurs spécificités, il apparait important de distinguer le large éventail de réseaux sociaux, qui est à la disposition de l’ensemble des internautes sur le web.
(A Suivre…)