On se souvient de la célèbre phrase prononcée par Bill Gates lors d’un discours en 1996 : « Content is king ». Aujourd’hui, elle est plus que jamais d’actualité. En effet, le contenu a repris sa place et contribue désormais à véhiculer l’image de l’entreprise. D’après une enquête internationale réalisée par Econsultancy et Adobe (02/2013) auprès de 1 000 entreprises, “87% pensent que la gestion de contenu marketing permet d’améliorer des intéractions avec les utilisateurs et les clients. Elles sont aussi nombreuses à citer une notoriété de marque par les expériences positives”.
Il y a une semaine, le 8 juillet, je me rendais à la conférence sur les Stratégies de Contenu Marketing Web à l’initiative de Marc Rougier fondateur de Scoop.it!. Ce rassemblement se tenait dans les locaux de Telecom ParisTech. Les invités, au nombre de 4, nous ont donné leur point de vue sur la stratégie de contenu par des exemples concrets et intéressants. Voici, en quelques lignes, ce qu’il fallait retenir.
Etre intéressant avant d’être intéressé !
Laurent Ollivier, directeur de l’agence Aressy, a ouvert le bal. Il nous a expliqué du point de vue agence spécialisée B2B, les difficultés des annonceurs à créer du continu qualitatif. Comme il le souligne, le contenu est au cœur de la stratégie commerciale B2B. Il est donc essentiel de soigner son contenu et d’apporter de l’information qualitative. Le contenu doit être « intéressant avant d’être intéressée ». Pour cela, la marque se doit de créer une relation de confiance avec son client avant de vendre, de parler de ses produits. Le marketing automation devient ainsi fondamental pour enrichir la relation, s’adresser à la bonne personne au bon moment et suivre son cycle de vie.
La fonction de commercial a, dans ce sens, bien évolué. Aujourd’hui le commercial arrive bien plus tard dans le processus de vente puisque le prospect connaît déjà ses produits. Le commercial devient quelque peu un Digital Content Manager ou du moins travaille en étroite relation avec lui.
Les différents types de Brand Content
Emilie Ogez, consultante indépendante et spécialiste des médias sociaux, est intervenue à son tour. Elle nous a rappelé que le brand content existe depuis bien longtemps avant même l’arrivée d’Internet. Comme elle le précise, il est en continuelle expansion sur les supports numériques. Il s’agit là d’une réelle opportunité pour les marques de gagner en visibilité, de prendre des parts de marché en créant leurs propres contenus. Pour y arriver, les marques doivent communiquer autrement en suscitant l’intérêt, elles doivent s’adresser à une personne et non plus à un consommateur, s’intéresser à ce qu’attend, aime cette personne. Il existe 3 typologies de brand content : ludique et divertissant (souvent sous forme de jeu concours), utile et pratique (via du conseil notamment) informatif et découverte. Au travers d’exemples concrets, on découvre les possibilités variées qu’offre le brand content.
Mais attention « trop d’information tue l’information ». Yann Gourvennec en a fait son cheval de bataille. Pour lutter contre l’infobésité et continuer à s’informer de façon structurée, il existe une panoplie d’outils de veille et de curation de contenu. Il nous en donne les principaux : Hootsuite, Yoono, Stumbleupon, Noowit, Webclipper, Thetops.fr. Car, pour le fondateur du blog www.visionarymarketing.com, on trouve 3 profils :
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les experts, ceux qui ont une vraie stratégie et donc s’inscrivent dans la durée (RedBull).
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les zombies, ceux qui veulent absolument être présents sur les réseaux sociaux mais ne savent pas comment les utiliser.
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les newbies, ceux qui se contentent de copier-coller ce qui se fait déjà.
La curation, une alternative au robot de google
Dernier intervenant et non des moindres, Marc Rougier, fondateur de Scoop.it!. Il est revenu sur son mode de fonctionnement et a démontré que Scoop.it! se vend aussi aux grandes marques qui adhèrent au concept. Ainsi, elles bénéficient d’un blog à peu de frais et sans avoir à produire elles-mêmes de contenu. En outre, les médias sociaux ont beaucoup contribué à l’évolution du brand content. Hier on parlait de marketing de diffusion, aujourd’hui on parle de marketing de discussion. L’audience est profitable car engagée, elle participe à la définition d’un produit, elle viralise le produit, en un mot, elle crée de la valeur au produit de la marque. Il est donc primordial d’avoir une stratégie de contenu. RedBull, par exemple, est devenu un média à part entière, on oublierait presque que RedBull c’est d’abord une boisson énergisante.
Mais pour avoir une bonne stratégie de contenu, il faut :
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des supports multimédias en créant du « mash up » de contenu (texte + vidéo par exemple)
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une ligne éditoriale régulière
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être utile c’est-à-dire rendre la vie de son audience meilleure grâce à un contenu riche
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orienté son contenu sur la communauté (valeur, écosystème) et non sur vous.
En outre, comme le signale Marc Rougier, la curation est une alternative au robot de Google. Pour trouver du contenu, on va sur un moteur de recherche (Google la plupart du temps), on saisi un mot clé et le robot décide pour vous le/les produits recherchés. Sur Facebook, le contenu est partagé par quelqu’un. Avec la curation, on organise, on remet le contenu à la disposition de sa communauté. On contourne ainsi les moteurs de recherche. La curation recycle l’information et la réorganise. Attention, la curation de contenu ne remplace pas la stratégie de contenu, elle en fait partie.
En conclusion, la pertinence du contenu est primordial pour retenir l’attention de ses clients et continuer à leur offrir une image attrayante. La curation de contenu devient alors une alternative intéressante pour les entreprises à faible moyen car elle permet de connaître son audience, créer sa réputation et son leadership. Elle permet aussi d’être efficace, rapide et économique. La conférence s’est terminée par un cocktail dinatoire fort sympathique. Je suis repartie ravie de cette conférence riche en conseil et en communication.