- Les entreprises qui ont la meilleure performance sont celles qui réussissent à mettre en œuvre et opérationnaliser leur vision du digital
- Méthodologie de l’étude
Premier baromètre Digital Acceleration Index du BCG sur la transformation digitale des entreprises aux Etats-Unis et en France : un bilan en demi-teinte pour les entreprises françaises
Cette enquête, qui permet de comparer de manière inédite le degré de transformation digitale des entreprises entre ces deux pays et par secteur d’activité, révèle notamment que 24% des entreprises françaises interrogées sont classées parmi les plus avancées, ce qui place la France 4 points derrière les Etats-Unis (28%).
Au-delà du classement par pays, les entreprises qui ont la meilleure performance sont celles qui réussissent à mettre en œuvre opérationnellement leur vision digitale et à le faire à grande échelle.
La comparaison par pays permet d’identifier en premier lieu que les Etats-Unis sont largement en tête avec 28% de leurs entreprises en tête du classement contre seulement 24% des entreprises en France. Néanmoins, les deux pays sont au coude à coude et rassemblent un nombre équivalent d’entreprises les moins avancées dans leur transformation digitale (23% des entreprises aux Etats-Unis et 22% en France).
Autre enseignement majeur de cette étude : le niveau de transformation digitale des entreprises diffère selon les secteurs d’activité.
Les entreprises des secteurs des télécommunications, des médias et des technologies se démarquent par leur sophistication digitale. Ainsi, 41% des entreprises américaines dans le secteur des télécommunications sont considérées comme en avance ; elles ne sont que 31% en France. Dans ce secteur, la France compte seulement 9% d’entreprises parmi les moins avancées (18% aux Etats-Unis). Autre écart significatif, dans le secteur bancaire : 27 % des entreprises américaines sont en tête du classement contre 21% en France.
Les entreprises qui ont la meilleure performance sont celles qui réussissent à mettre en œuvre et opérationnaliser leur vision du digital
Cette enquête révèle notamment que les entreprises en bas du classement connaissent un écart important (8 points) entre vision et opérationnalisation de leur stratégie digitale, à l’inverse des entreprises les plus avancées.
“Si la révolution digitale est reconnue par toutes les entreprises comme un enjeu stratégique clé, certaines rencontrent des difficultés de mise en œuvre de leur vision. Pour les entreprises du CAC 40, l’enjeu majeur reste le déploiement de nouveaux modes de fonctionnement et de la méthode agile à grande échelle, garant d’un impact du digital sur la création de valeur pour l’entreprise” déclare Antoine Gourevitch directeur associé au BCG et expert des sujets de transformation digitale.
L’opérationnalisation et la mise en œuvre de la transformation digitale concerne trois grands domaines :
- l’offre et l’engagement client recouvrant les produits et services, l’expérience client et le marketing
- les opérations et les systèmes d’information (plateforme digitale, architecture IT et Big Data)
- les compétences et les modes de fonctionnement incluant les fonctions supports
Cette étude révèle que les entreprises performantes, en particulier en France, excellent spécifiquement dans la mise en œuvre de trois dimensions :
- La vision, l’ambition et la feuille de route : par exemple, l’accélération de la transformation digitale de BNP Paribas
- la cyber-sécurité
- la création d’acceleration centers transformant l’organisation à grande échelle. Par exemple Renault Digital, une entité chez Renault entièrement dédiée à la transformation digitale
“En parallèle de la transformation digitale à grande échelle de l’offre et des processus, les entreprise leaders continuent d’accélérer leur mutation grâce à l’architecture cloud et l’innovation disruptive. Les grands groupes doivent utiliser ces opportunités disruptives en mode start-up pour créer un avantage concurrentiel déterminant.” déclare Patrick Rouvillois, directeur associé de BCG Digital Ventures en France.
Qu’est-ce que les plus avancés dans leur transformation digitale font différemment ?
Au-delà de la répartition entre entreprises avancées et néophytes, c’est aussi l’écart entre ces deux catégories qui s’est creusé en particulier dans certains secteurs. En France, c’est le cas dans le secteur bancaire.
Sur la base de cette enquête, le BCG a identifié trois facteurs d’accélération de la transformation digitale.
- Investir : plus de la moitié des entreprises avancées du classement investissent dans le numérique l’équivalent de plus de 5 % de leur dépenses courantes (OPEX). 41% d’entre elles considèrent les ressources financières comme le principal obstacle à la mise en œuvre de leur transformation digitale.
- Recruter des experts digitaux en grand nombre: 35% de ces entreprises considèrent qu’il reste très difficile de recruter des experts du numérique. 51% d’entres elles ont augmenté leur nombre d’experts du digital jusqu’à 10% du nombre total de salariés.
- Développer une culture digitale : près d’un quart des bons élèves estime que le changement de la culture d’entreprise est une nécessité pour accélérer leur transformation digitale. Pour la plupart des entreprises en tête du classement, la culture digitale est déjà imbriquée dans leur organisation.
“La qualité du recrutement est essentielle pour assurer la transformation digitale de l’entreprise. Dans les sociétés qui ont une culture digitale forte et qui comptent parmi les entreprises les plus performantes de notre classement, un cercle vertueux est enclenché et elles arrivent à attirer ce type de talents. Pour les autres, c’est plus difficile et il est urgent d’investir ” déclare Antoine Gourevitch.
Méthodologie de l’étude
Pour établir cette étude et identifier les champions de la transformation digitale, le Boston Consulting Group a construit son indice sur la base de 27 critères d’évaluation différents, répartis en cinq blocs, sur lesquels il a interrogé 640 personnes occupant des postes de direction, dont 260 en France :
- La vision, l’ambition et les priorités
- Le lancement de nouvelles activités disruptives
- L’offre et l’engagement client
- La technologie et les opérations
- Les compétences et capacités digitales