En une petite phrase : « Nous sommes au début d’une transformation qui va nous faire passer d’un moteur d’information à un moteur de savoir. », Johanna Wright, chef de produit chez Google, résume bien ce que souhaite faire le géant de la recherche avec son nouveau bébé, le Knowledge Graph.
Oui, le géant d’Internet a annoncé la semaine dernière le déploiement de sa toute nouvelle innovation en termes de recherche et l’a donc nommée « The Knownledge Graph », nom que l’on pourrait traduire par « Le Graphe du Savoir ». Autant dire que cette évolution de Google risque de nous faire passer davantage de temps encore sur ses pages.
Petit rappel sur la sémantique :
Pour rappel, proclamé comme la prochaine évolution du web (en somme, le web 3.0) par son créateur, Tim Berners-Lee, il s’agit d’arriver à un web intelligent où les informations ne seraient plus stockées mais comprises par les ordinateurs afin d’apporter à l’utilisateur ce qu’il cherche vraiment. D’après sa définition, le Web sémantique permettra (contrairement au web actuel qui est vu comme un web syntaxique) de rendre de contenu sémantique des ressources Web interprétables non seulement par l’homme mais aussi par la machine.
Quelles évolutions apportent le « Google Knowledge Graph » ?
Les pages de résultats Google devront faire de la place à un nouvel encadré, à droite, qui affichera une courte carte d’identité de lieux, de personnes, de films, de tout. Selon la requête de l’internaute, Google en proposera diverses interprétations.
Google fera donc le tri au vu des milliards de requêtes et questions qu’il a eu le temps d’analyser depuis plusieurs années déjà.
En effet, la basé de données que met à disposition Google contient environ 500 millions d’objets et 3,5 milliards de faits, de liens entre ces objets : il y a donc de quoi faire !
Le système sait par exemple que Pierre-Auguste Renoir est un impressionniste, né à Limoges le 25 février 1841. La base de données est capable de le rapprocher d’autres peintres de la même école et de recenser ses œuvres. Bref, de lier des informations qui restent d’habitude isolées.
Par cette mise à jour, Google cherche à rendre son moteur plus intelligent, et à apporter des informations connexes à la recherche de l’utilisateur. L’utilisateur n’aura, « pratiquement » plus besoin de cliquer sur un résultat pour obtenir l’information qu’il recherche, l’information étant déjà présente sur la partie droite de l’écran.
La très bonne nouvelle, c’est que cette nouvelle manière d’appréhender la recherche est en revanche une porte grande ouverte sur la culture et le savoir, dans la mesure où Google présentera à l’utilisateur des thématiques et informations connexes permettant d’aller plus loin.
Quel impact pour les sites Internet ?
Avec cette avancée, Google sera le « web dans le web ». Car, si cette fonctionnalité est réelle avancée substantielle pour l’utilisateur (bien heureusement), elle risque de se faire au détriment d’un certain nombre de sites éditeurs qui devraient voir leur nombre de visites baisser (et donc pour certains, leurs revenus à terme).. En effet, les informations clés présentées à l’utilisateur sur la partie droite de l’écran se substitueront dans bien des cas à une recherche plus approfondie qui aurait généré une visite sur un site éditeur.
C’est surtout Wikipédia qui a du soucis à se faire maintenant…
Et le mobile ?
Google a également pensé aux utilisateurs de tablettes et de smartphones en concoctant une version qui s’adapte à la taille d’écran de ce genre d’appareils, pour une utilisation plus intuitive. ( Eh oui, c’est Google).
On imagine d’ailleurs que Knowledge Graph aura davantage d’intérêt pour les recherches sur mobiles, car ce nouveau module pourrait parfaitement servir demain de base à un assistant proche de celui d’Apple, que l’on interrogerait en langage naturel pour obtenir des réponses…
Notons, qu’une fois n’est pas coutume, cette nouvelle fonctionnalité est lancée aux États-Unis, sans que Google ne communique sur une date de lancement pour la France.
Pour ceux qui préfèrent les images, voici l’explication en vidéo ( par Google, et en anglais bien sûr)